Situés dans le sud de l’Italie, les champs Phlégréens sont une région volcanique complexe que la population locale observe avec méfiance. Depuis 2023, un regain d’activité sismique laisse en effet craindre un potentiel réveil sur le court terme.
Dans le monde, il existe une vingtaine de supervolcans, dont le Campi Flegrei (champs Phlégréens) dans la périphérie de la ville de Naples (Italie), le plus dangereux d’Europe. Partiellement submergée par la baie de Pouzzoles, cette zone complexe se caractérise par la présence de très nombreux cônes et cratères volcaniques, ainsi qu’une caldeira dont la formation a fait suite à deux éruptions massives il y a 36 000 et 14 000 ans.
Plutôt calmes depuis plus de 1 500 ans malgré une dernière éruption en 1538, les champs Phlégréens montrent d’inquiétants signes d’activité depuis le début de l’année 2023. Comme l’explique une étude pilotée par l’Observatoire du Vésuve de Naples et publiée dans la revue Nature en juin 2023, la zone a en effet subi environ 3 000 secousses en six mois, dont 65 avaient une magnitude de plus de 2 sur l’échelle de Richter. Malheureusement, ces épisodes sismiques affaiblissent le creux au sommet de la caldeira et laissent craindre le pire chez les deux millions d’habitants de la région de Naples, dont 500 000 vivant directement dans la caldeira.
Par ailleurs, un séisme de magnitude 4 a impacté le sud de Naples le 27 septembre 2023, probablement le plus intense sur les quatre dernières décennies. Le lendemain de cet incident, le président de l’Institut national de géophysique et de volcanologie (INVG) à Rome avait pris la parole dans une interview accordée au journal Il Fatto Quotidiano. Il affirmait que le magma se trouvait entre 5 et 6 km de profondeur. En revanche, toute remontée pourrait se produire en seulement quelques heures, si bien qu’une surveillance maximale de ce phénomène est nécessaire.
Aujourd’hui, les champs Phlégréens font donc partie des zones volcaniques les plus surveillées du monde. Il faut dire que la séquence de rupture et les nombreux séismes récents sont les signes d’une possible éruption massive. Ainsi, les scientifiques vérifient de manière continue différents paramètres tels que les émissions de gaz, les vibrations, le champ gravitationnel ou encore la déformation du sol, entre autres.
Le potentiel de ce supervolcan fait en effet froid dans le dos. Dans le meilleur des cas, les cendres et les gaz toxiques générés en cas d’éruption massive pourraient menacer les cultures agricoles. En revanche, le scénario le plus pessimiste implique une Terre plongée dans un froid intense avec un risque important d’extinction de masse.
Cependant, les chercheurs de l’Observatoire du Vésuve de Naples ont indiqué qu’une éruption massive imminente est peu probable, bien que cela soit inévitable dans un futur plus ou moins proche. Pour l’instant en tout cas, rien n’indique la présence d’une remontée de magma à la surface. Enfin, les chercheurs n’excluent pas de possibles éruptions de faible envergure dans les prochains mois.
Face à ces menaces, les autorités italiennes ont renforcé les dispositifs d’évacuation et les campagnes de sensibilisation auprès de la population locale. Des exercices réguliers sont organisés pour préparer les habitants des zones à risque à réagir rapidement en cas d’alerte. Parallèlement, des plans d’urgence sont mis à jour pour anticiper différents scénarios, qu’il s’agisse d’une éruption mineure ou d’un événement de plus grande ampleur. Ces mesures visent à limiter les pertes humaines et à garantir une meilleure gestion de la crise en cas de catastrophe.