Incendies: Singapour dans un nuage de fumée
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Singapour est enveloppé dans un nuage de fumée irritante, première conséquence majeure cette année des feux de forêts en Indonésie, où ces incendies récurrents provoquent des tensions avec ses voisins d'Asie du Sud-est qui en subissent les conséquences.
L'indice de la qualité de l'air a atteint des niveaux malsains à Singapour, où les habitants se sont réveillés avec une fumée âcre dans l'atmosphère. Les conditions se détérioraient au fil de la journée, faisant craindre un retour de la forte pollution qui avait envahi le ciel de la région l'an passé, provoquant des milliers d'infections respiratoires, l'annulation de vols et la fermeture d'écoles. Selon l'Agence singapourienne de l'environnement, l'indice de pollution était à 165 à 04H00 GMT, soit bien au-delà de 100, niveau où l'air est considéré malsain, et la population encouragée à réduire les activités physiques intenses à l'extérieur.
La visibilité depuis les bureaux dans les gratte-ciel de la ville-Etat était quasi nulle. De la fumée était aussi visible en Malaisie depuis plusieurs jours, mais l'indice de l'air dans cet autre pays voisin de l'Indonésie n'a pas atteint un niveau considéré malsain. Les foyers d'incendies dans les forêts sur l'île de Sumatra en Indonésie - de l'autre côté du détroit de Malacca en face de Singapour - ont augmenté au cours des deux derniers jours, a indiqué l'Agence indonésienne de météorologie, climatologie et géophysique (BMKG). D'autres départs de feux ont été constatés aussi sur l'île de Kalimantan (partie indonésienne de l'île de Bornéo), mais dans l'ensemble, les incendies étaient jusqu'ici nettement moins nombreux qu'en 2015.
Les îles de Sumatra et Kalimantan sont les plus touchées chaque année par les incendies qui ravagent l'Indonésie. Ils sont allumés pour l'essentiel illégalement en vue d'accroître en particulier les plantations d'huile de palme, dont l'Indonésie est le premier producteur mondial. La culture sur brûlis, une technique agricole primitive utilisée comme moyen de défrichement et de fertilisation dans les zones tropicales, ainsi que d'autres incendies volontaires ont détruit l'an passé 2,6 millions d'hectares de forêt tropicale en Indonésie.