Les dénominations des cyclones tropicaux réformée
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Le Comité des ouragans de l’Organisation météorologique mondiale (OMM) a annoncé un changement notable dans la façon de nommer les systèmes tropicaux à l’avenir. En effet, la procédure précédente comportait des faiblesses clairement identifiées lors de la saison exceptionnelle de 2020 en Atlantique nord.
Les cyclones tropicaux sont nommés suivant des listes de noms revenant tous les 6 ans. Celles du bassin atlantique et pacifique nord-est sont définies plusieurs années à l’avance par l’Organisation Météorologique Mondiale et s’appliquent dès qu’un système parvient au stade de tempête tropicale. Elles comportent 1 nom par lettre, à l’exception de celles pauvres en choix, ce qui amène à un total de 21 par année. Habituellement, le nombre de perturbations nommées est sensiblement inférieur à ce chiffre – la moyenne étant de 12 par an.
Cependant, il peut arriver qu’un nombre supérieur de phénomènes survienne au cours d’une même saison. Dans ce cas, la procédure est de recourir à l’alphabet grec : Alpha, Beta, Gamma, etc. Un fait qui ne s’est produit que deux fois dans l’histoire, lors des années 2005 et 2020 dans l’Atlantique nord. 6 lettres grecques ont été utilisées pour la première et 9 pour la seconde. Mais un tel évènement ne risque désormais plus d’arriver. En effet, le Comité des ouragans de l’Organisation météorologique mondiale a récemment annoncé que l’alphabet grec ne serait plus employé.
Le Comité soulève plusieurs points, dont celui d’un public qui se focalise trop sur l’utilisation d’un nom grec et moins sur les messages de sécurité ou la dangerosité du système nommé. On a pu remarquer à ce titre que la nomination a parfois été plus discutée que les risques associés à l’ouragan en question. Et ce, aussi bien dans les médias que sur les réseaux sociaux. En outre, comme l’alphabet grec comporte beaucoup de noms semblables, la communication s’en est retrouvée dégradée. Par exemple, la coexistence d’Eta, Theta et Iota en 2020 a mené à une certaine confusion.
Une autre complication liée au recours à cet alphabet est qu’aucun nom ne pouvait être retiré. On rappelle en effet qu’un cyclone qui provoque de lourdes pertes humaines ou matérielles voit son nom banni des futures listes. Or, au vu des dégâts apportés par les ouragans Eta et Iota, il est apparu nécessaire de refondre la procédure. Finalement, les experts se sont mis d’accord pour définir une liste de noms complémentaire. Celle-ci sera désormais utilisée à la place de l’alphabet grec si la première venait à être épuisée. Elle répond aux mêmes règles que la liste nominale et permet de s’affranchir des faiblesses mentionnées précédemment.
Terminons en rappelant que la saison cyclonique de 2020 dans l’Atlantique nord a été exceptionnelle à plusieurs égards. C’est par exemple celle avec le plus grand nombre de systèmes nommés (30). Mais elle se place également comme la seule marquée par la survenue de deux ouragans majeurs en novembre. Autrement dit, en toute fin de saison. Au total, l’OMM aura donc retiré 3 noms utilisés en 2020 : Laura, Eta et Iota. Ils seront remplacés par Leah pour la liste de 2026 et par ceux de la liste secondaire, respectivement. Depuis que l’on nomme les ouragans, c’est-à-dire depuis 1953, un total de 93 noms a été banni des listes atlantiques. Parmi eux, on retrouve entre autres celui de Katrina, encore très présent dans nos mémoires 16 ans plus tard.