Le coût du retrait-gonflement dû à la sécheresse de 2022 revu à la hausse
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La Fédération française de l'Assurance a revu ses estimations à la hausse sur le coût de la sécheresse de 2022, après des premiers chiffres déjà alarmants fin septembre. Le coût est dorénavant estimé entre 1,9 à 2,8 milliards d'euros (en dommages assurés).
Après des records de température et de sécheresse battus cet été, de nombreuses maisons sont fragilisées partout en France. Les dégâts commencent d'ailleurs à se voir en ce moment, à l'automne. Certaines anciennes fissures dans les murs se sont élargies, d'autres apparaissent depuis cet été. Les dommages concernent tous les types d'habitations, les très anciennes comme celles édifiées au cours de ces 40 dernières années, qui représentent habituellement les plus sinistrées.
L'indemnisation devrait donc avoir un coût record cette année, compris entre 1,9 et 2,8 milliards d'euros dépassant largement l'épisode record de 2003 (1,9 milliards d'€).
Les maisons construites sur des terrains argileux sont les plus touchées. En période de sécheresse, le sol se rétracte, et, au contraire, il gonfle lors d'épisodes pluvieux. Cela provoque des mouvements de sols, les maisons bougent avec, et résultat : cela engendre des fissures dans les murs. En France, près de la moitié des sols sont exposés à ce phénomène selon le ministère de la Transition écologique. Plus les épisodes météorologiques sont sévères et fréquents, plus les dégâts s'accentuent. La sécheresse record de l'été 2022 risque donc d'avoir des conséquences inédites.
Après avoir déclaré les fissures, les sinistrés se lancent souvent dans un parcours du combattant pour se faire indemniser. Il faut notamment qu'un arrêté de catastrophe naturelle soit déclaré sur la commune et que les experts concluent à ce que les désordres constatés soient bien le fait du retrait-gonflement des sols consécutif à l'alternance de la sécheresse / réhydration des sols argileux. Or, dans bien des cas, les expertises imputent les désordres à des paramètres très secondaires (présence de végétation à proximité de l'habitation, défauts de fondation, mauvais drainage du terrain...) ou bien les solutions à moindre coût mises en place (agrafage...) ne font que différer une reprise des désordres à court terme. La résolution des sinistres peut donc prendre des mois voire des années (si le dossier est porté en contentieux juridique), durée durant laquelle les désordres s'aggravent.
Pour les dégâts de l'été 2022 par exemple, les prises en charge n'arriveront pas avant juin 2023. Pointé du doigt par de nombreuses associations de sinistrés, le monde de l'assurance indique que 50 % des dossiers conduisent à des indemnisations, sans toutefois préciser si les solutions techniques misent en place sont pérennes.
En France, on estime que 48 % du territoire métropolitain est situé en zone d'aléa fort ou moyen en terme de présence d'argile gonflante favorable à ce phénomène. 54 % des maisons individuelles serait exposé. Ce risque concentre 93 % des contentieux relatifs à la contestation des arrêtés de reconnaissance Cat'Nat depuis 1989 et seuls 1% aboutissent.