Perte du satellite OCO, un coup dur pour l'étude du réchauffement global
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Lancé le 24 février, le satellite OCO (Orbiting Carbon Observatory) n'a pu être placé en orbite. Il devait détecter, mesurer et cartographier pendant au moins deux ans le CO2 généré par les activités humaines .
Lancé depuis la base militaire de Vandenberg (Californie), à bord d'une fusée Taurus XL de la société Orbital Science Corporation, le satellite OCO (Orbiting Carbon Observatory) n'a pas pu être placé en orbite à la suite d'un dysfonctionnement de la coiffe de protection, qui ne s'est pas détachée de la fusée trois minutes après le décollage.
D'un coût estimé à 278 millions de dollars, OCO devait détecter, mesurer et cartographier pendant au moins deux ans le CO2 généré par les activités humaines ou émanant de sources naturelles (volcans, incendies…) ainsi que les «puits» d'absorption de ce gaz (forêts, océans…). Les données recueillies devaient permettre aux scientifiques d'affiner leurs modèles de prédiction climatique. «Avec le satellite japonais Ibuki lancé en janvier dernier, on avait la chance de disposer de deux instruments mesurant simultanément le CO2 atmosphérique, se désole Jean Jouzel, l'un des représentants de la France au Giec (Groupe intergouvernemental d'étude sur le climat). Même si les données satellitaires sont moins précises que celles obtenues avec les stations au sol, elles ont l'avantage de donner une image globale de la distribution du CO2 et de suivre son évolution au cours du temps.»
De fait, des zones entières, comme l'océan Austral ou l'Afrique tropicale, sont dépourvues d'instruments de mesure de surface. Ibuki permettra de pallier le manque mais il est moins performant qu'OCO et sa couverture du globe est plus réduite.
Mercredi, la Nasa n'était pas en mesure de dire si elle allait reconstruire ou non un nouveau satellite. «L'une des questions est de savoir s'il faut refaire OCO à l'identique, ou s'il est préférable d'attendre quelques années pour disposer d'un instrument plus performant tant du point de vue de la précision que de la couverture du globe», souligne Peter Rayner, qui ne cache pas sa préférence pour la première solution.
Source: NASA, AP