Surveiller la vitesse de déplacement des glaciers pour mieux prévoir les éruption
- Catégorie : Prévision et alerte dans le monde
Selon une étude britannique récente publiée dans Nature Communications Earth & Environment, surveiller le mouvement des glaciers permettrait de donner l’alerte plus tôt en cas d’éruption volcanique dans des pays comme l’Islande et les États-Unis. Les chercheurs affirment que les glaciers situés à moins de cinq kilomètres d’un volcan actif se déplacent environ 50 % plus vite que la moyenne.
Les auteurs expliquent avoir analysé les données concernant la vitesse d’écoulement de 85 % des 217 000 glaciers connus à travers le monde. Différents facteurs ont été pris en compte, notamment le climat, l’épaisseur de la glace ainsi que la pente. Selon les résultats, les glaciers se trouvant près de volcans actifs (moins de cinq kilomètres) s’écoulent 46 % plus rapidement que les autres en moyenne.
« L’analyse de ces glaciers suggère que la chaleur géothermique élevée provenant de l’activité volcanique à proximité se transfère probablement à la base des glaciers et accélère la fonte de la glace. La fonte accrue réduit la friction entre le glacier et la roche sous-jacente, ce qui entraîne un écoulement plus rapide du glacier. »; ont déclaré les meneurs de l’étude dans un communiqué.
Cette découverte pourrait permettre aux volcanologues d’élaborer un nouveau système d’alerte précoce en ce qui concerne les potentielles éruptions. Les chercheurs britanniques pensent qu’en suivant les changements de vitesse des glaciers qui peuvent révéler des pics d’activité volcanique, il serait possible d’anticiper les éruptions plus tôt. Cela offrirait donc la possibilité d’évacuer une ville voisine ou d’imposer une zone d’exclusion aérienne sans atteindre la dernière minute. Cela permettrait ainsi de sauver des vies, mais également réaliser des économies importantes.
Rappelons tout de même que les volcans recouverts de glace sont parmi les plus dangereux au monde. Un tel système d’alerte pourrait être appliqué à des sites tels que l’Eyjafjallajökull (1 666 mètres). En 2010, plusieurs éruptions ont provoqué des inondations glaciaires brutales et destructrices (jökulhlaups) ainsi qu’un immense panache volcanique qui avait causé d’importantes perturbations dans le transport aérien en Europe et dans le monde.