Réapparu il y a quelques mois, le courant équatorial chaud du Pacifique El Nino persistera probablement jusqu'au printemps 2016 et pourrait être l'un des plus intenses jamais observé, a indiqué jeudi le Centre américain de prévision du climat (CPC).
Ce courant périodique est souvent associé à des précipitations au-dessus de la normale en automne et en hiver aux Etats-Unis. Il réduit aussi la fréquence des tempêtes et ouragans dans l'Atlantique qui, cette année, connait une saison (juin à fin novembre) au-dessous de la moyenne annuelle.
"Depuis mars, la température au-dessus de la normale à la surface des eaux équatoriales du Pacifique a continué de monter et (...) El Nino devrait rester fort jusqu'à la fin de l'automne et durant l'hiver (plus de 90% de chances) et persistera probablement jusqu'au printemps prochain", a estimé lors d'une conférence de presse Mike Halpert, directeur adjoint du Climate Predictions Center. "Nous prédisons aussi qu'El Nino pourrait être cette année parmi les plus intenses depuis le début des observations et relevés sur ce courant marin en 1950", a-t-il précisé.
Ainsi la température moyenne à la surface de l'eau pendant les trois derniers mois dans une région du centre-est de l'Equateur pourrait atteindre ou excéder de deux degrés Celsius la normale.
Une telle hausse n'a été enregistrée que trois fois dans les annales au cours des 65 dernières années: 1972-73, 1982-83 et 1987-88, a-t-il souligné.
Actuellement le seul impact notable anticipé au cours des tous prochains mois concerne la saison des ouragans. Il y a ainsi 90% de probabilité que la saison 2015 des ouragans dans l'Atlantique soit moins active. En effet, le courant crée un phénomène de cisaillement des vents qui désamorce les tempêtes tropicales.
En revanche, El Nino intensifie la formation de tempêtes dans l'est et le centre du Pacifique. Selon le CPC, les précipitations devraient être plus abondantes que la normale cet automne et durant l'hiver sur une grande partie du pays, notamment en Californie qui subit une sécheresse sévère depuis quatre ans. Mais, a prévenu Mike Halpert, "des pluies et des chutes de neige au-dessus de la normale cet hiver ne suffiront très probablement pas à compenser le déficit d'eau des quatre années de sécheresse".
Source : SPC