Les marées font-elles la pluie et le beau temps ? Ce qui semble être plutôt de l’ordre du dicton populaire vient d’être examiné par deux chercheurs de l’université de Washington (Seattle, États-Unis), John Wallace et Tsubasa Kohyama. Après avoir épluché quinze ans de données météo en zone tropicale, entre 1998 et 2012, enregistrées par la Nasa et son équivalent japonais, la Jaxa, ils sont en mesure d’annoncer… une diminution moyenne de 1 % de la pluviométrie, soit 0,78 micromètre par heure, à marée haute !
Les deux météorologistes reconnaissent volontiers que leurs résultats ne signifient pas qu’il faille laisser son parapluie à la maison en cas de grande marée, mais pour la première fois ils sont capables d’expliquer cette corrélation. Chaque point de la surface du globe s’élève deux fois par jour, une fois lorsque la Lune est au-dessus de ce point et une autre fois lorsqu’elle est au-dessus de son antipode. Or, ces forces de marée déforment aussi l’atmosphère, y créant des instabilités que les météorologues appellent des ondes atmosphériques. Jusque-là, il s’agit de phénomènes bien connus. Les deux chercheurs proposent un scénario pour la suite : lorsque la Lune se trouve au-dessus d’un point et que se produit un renflement atmosphérique, le poids de la colonne d’air crée à cet endroit une zone de haute pression. En son sein, la température augmente, ce qui fait aussi croître l’humidité. Ainsi, ce volume d’air peut avoir une teneur en eau supérieure mais sans que celle-ci ne condense. Résultat : la pluviométrie diminue. Si cette variation de 1 % n’est pas très significative pour prédire le temps qu’il va faire avec la marée, elle permet en revanche de tester la finesse des modèles météorologiques.
Source : Science et Avenir