Le précédent épisode El Niño, d'une ampleur exceptionnelle, s'est terminé il y a juste un an, en mai 2016. Ce phénomène climatique naturel, particulièrement marqué en 2015 et en 2016, a entraîné, selon les régions du monde, des sécheresses, des pluies diluviennes, des inondations, des ouragans d'une grande force et un blanchiment inédit des récifs coralliens. Plus grave, El Niño a contribué aux records consécutifs de la température moyenne de la Terre enregistrés ces deux dernières années. Ces tendances risquent de se poursuivre. Selon la dernière prévision de l'Organisation météorologique mondiale (OMM), ce phénomène climatique pourrait revenir dès le second semestre 2017.
L'agence des Nations unies estime que la probabilité qu'un nouvel épisode «se manifeste à partir du milieu de l'année oscille entre 50% et 60%», a indiqué le 28 avril l'OMM.
Mois après mois, au fil des mesures par satellites, des relevés de température des eaux de surface équatoriales et de l'utilisation de ces données pour nourrir les modèles de prévision, la probabilité d'un retour d'El Niño au second semestre 2017 grandit. Et les autres hypothèses sont de moins en moins en probables.
Mais il est encore tôt dans la saison et il faut prendre ces prévisions avec prudence, l'indice de confiance est faible. C'est au cours de l'été que l'on aura plus d'assurances, dans un sens ou dans l'autre. Ce phénomène climatique prend sa source dans un réchauffement supérieur à la moyenne des eaux de surface équatoriales au cœur du Pacifique (supérieure ou égale à 0,5°C), associé à des variations dans l'atmosphère. Les calculs sont effectués en utilisant la moyenne des températures sur les trois derniers mois. Ainsi, pour déterminer la tendance avec plus de certitude, de nouvelles moyennes sont requises.
Depuis 1980, ce phénomène climatique a été mesuré onze fois. Cet événement est revenu de manière irrégulière tous les deux à sept ans. S'il se manifeste à nouveau cette année, va-t-on assister à un rapprochement dans le temps de la survenue des épisodes El Niño? La réponse est négative. Il y a eu d'autres exemples d'événements rapprochés, dans les années 1970, 1990 et 2000. Il est impossible de parler d'une augmentation de ce «rapprochement» sur un cas particulier. Il faut des dizaines d'années d'observations pour pouvoir détecter un changement robuste des propriétés d'El Niño. Et ce n'est pas le cas.
Toutefois, depuis que le phénomène a été mieux compris, à la fin des années 1960, les instituts de recherche affinent leurs pronostics pour prédire sa survenue. Cette prévision est fondamentale pour les secteurs de l'agriculture et de la sécurité alimentaire, pour la gestion des ressources en eau et la santé publique, ainsi que pour la prévention des catastrophes.
Source : OMM