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Le changement climatique modifie significativement les régimes de précipitations à l'échelle mondiale selon une étude. Les modèles climatiques prévoient généralement des pluies plus intenses mais potentiellement moins fréquentes dans de nombreuses régions.
Le climatologue Robert Vautard, coprésident du groupe de travail 1 du Giec, souligne que l'intensification des pluies est l'un des aspects météorologiques majeurs du changement climatique, souvent éclipsé par la hausse des températures.
Ce phénomène s'explique par deux facteurs principaux :
- Le réchauffement atmosphérique augmente la capacité de rétention d'humidité de l'air.
- L'affaiblissement de la circulation atmosphérique à grande échelle.
- Ces deux éléments combinés accentuent les oscillations entre périodes humides et sèches.
Bien que la température moyenne mondiale ait déjà augmenté de 1,26°C par rapport à l'ère préindustrielle (ministère de la Transition énergétique, 2023), l'impact sur les précipitations reste difficile à observer concrètement. Cependant, une étude récente menée par des scientifiques de l'Académie chinoise des sciences apporte de nouvelles perspectives.
Cette recherche, publiée dans Science le 25 juillet 2024, a analysé 13 ensembles de données d'observations quotidiennes des précipitations entre 1900 et 2020. Les résultats montrent une augmentation de la variabilité journalière des pluies de 1,2 % par décennie à l'échelle mondiale. Cette tendance est particulièrement marquée en Europe et dans l'est de l'Amérique du Nord, affectant environ 75% des terres émergées.
Les auteurs attribuent ces variations au réchauffement d'origine anthropique, sur la base de modèles climatiques. Ils soulignent que ces changements représentent des menaces significatives pour divers aspects de nos sociétés et écosystèmes, notamment :
- La résilience des infrastructures
- La gestion des risques
- L'agriculture
- Les fonctions écosystémiques
- Le développement économique
Le Pr Steven Sherwood, climatologue à l'Université de Nouvelle-Galles du Sud, salue cette étude pour sa clarté et sa simplicité. Il note que contrairement aux recherches précédentes focalisées sur les précipitations moyennes ou extrêmes, cette étude examine la variabilité générale des pluies, offrant ainsi une mesure plus pratique et accessible.
Cette augmentation de la variabilité des précipitations dans la majorité des régions implique à la fois des périodes humides et des périodes sèches plus prononcées. Ces résultats corroborent les prévisions antérieures tout en apportant une vision plus claire et globale de l'évolution des régimes pluviométriques.
En conclusion, cette étude renforce notre compréhension des impacts du changement climatique sur les précipitations mondiales. Elle souligne l'importance d'adapter nos sociétés et nos infrastructures à ces nouvelles réalités climatiques, caractérisées par une alternance plus marquée entre périodes de fortes pluies et de sécheresse.
