Le 8 février 1843, un séisme d'une magnitude de moment 8,5, localisé au large des côtes orientales de la Guadeloupe, a marqué l'histoire des Petites Antilles. Pointe-à-Pitre a été doublement meurtrie : le tremblement de terre a été suivi d'un incendie qui a duré près d'une semaine.
Ce séisme d’interface, c’est-à-dire à la frontière des plaques Atlantique et Caraïbes, a été particulièrement destructeur pour la Guadeloupe, les îles d'Antigua et Barbuda, la Dominique, ou encore Saint-Kitts. Avec un bilan humain dépassant les 3000 victimes et 2000 blessés, la quasi-totalité du bâti en pierre avait été détruit.
Quelles seraient les conséquences d’un tel événement sur la Guadeloupe aujourd'hui ?
La Caisse Centrale de Réassurance (qui assure la gestion du régime d'indemnisation des catastrophes naturelles) a développé un modèle dédié au risque sismique dans les DOM-TOM. Grâce à lui, il a été possible de simuler un scénario sismique pour estimer les conséquences économiques d'un séisme majeur dans l'archipel Guadeloupéen . Cette modélisation tient compte des incertitudes sur la magnitude, de la localisation, de la profondeur et des paramètres du plan de rupture.
Il en ressort que les dommages assurés pourraient s’élever entre 3,3 et 7,7 milliards d’euros (48 % seraient liés à des coûts professionnels et 52 % à des coûts de dommages aux particuliers). Ces coûts varient en fonction des scénarios envisagés : environ 12 % des dommages assurés se concentreraient sur la seule commune de Saint-François.
On notera que le modèle de la CCR couvre également la Martinique qui est aussi particulièrement exposée au risque sismique. En effet, en 1839 l'île avait été secouée par un séisme de magnitude comprise en 7 et 7.5 qui avait fait entre 800 et 4000 morts et des dégâts très importants.