Orange a présenté cette semaine lors de l’European Cyber Week à Rennes, une innovation prometteuse dans le domaine des câbles sous-marins : la technologie Fiber Sensing. Associant fibre optique et intelligence artificielle, cette avancée ouvre de nouvelles perspectives pour la surveillance des fonds marins et la détection précoce de phénomènes naturels ou d’anomalies humaines.
Concrètement, la Fiber Sensing repose sur un principe simple mais ingénieux : les impuretés présentes dans une fibre optique renvoient des échos lorsqu’un signal y circule. En analysant ces échos via l’intelligence artificielle, il devient possible de détecter des événements proches des câbles, comme un séisme sous-marin, un glissement de terrain, ou encore la présence d’animaux marins.
Cependant, la portée de cette technologie reste limitée : elle est actuellement fonctionnelle jusqu’à environ 80 kilomètres des côtes, soit la distance moyenne où se trouvent les répéteurs des câbles. Cela couvre les eaux territoriales et une partie des zones économiques exclusives.
Orange met en avant des usages variés pour son innovation, comme la surveillance environnementale (détection des signes précurseurs d’un tsunami ou de mouvements sismiques), la protection des infrastructures via l’identification rapide de ruptures ou d’interférences avec les câbles. Et enfin, des intérêts souverains grâce à des applications en lien avec la défense pourraient intéresser des acteurs comme la Marine nationale. Selon Jean-Louis Le Roux, directeur général d’Orange International Network, “les cas d’usage sont encore à l’étude”, mais les perspectives sont vastes.
Avec 1,5 million de kilomètres de câbles sous-marins déployés, Orange représente près d’un tiers des infrastructures mondiales. Alors que 98 % des données numériques transitent par ces câbles, leur modernisation est stratégique : près de 160 câbles devront être remplacés d’ici 2030.