La Banque centrale européenne (BCE) et l'autorité européenne chargée des assureurs (EIOPA) ont proposé un système européen à deux piliers, pour mieux répondre à l'augmentation des sinistres causés par les catastrophes liées au climat dans l'UE.
Cette solution «doit permettre de diminuer l'impact économique des catastrophes naturelles en Europe»: le premier pilier consiste en un «système de réassurance public-privé élargi à l'Europe entière», et le deuxième en «un fonds pour financer la reconstruction des infrastructures publiques après un désastre», expliquent les deux institutions dans un document de travail conjoint.
«Ces propositions sont appelées à protéger la population, les entreprises et les gouvernements des pertes liées aux catastrophes, atténuant ainsi également les risques pour la stabilité macroéconomique et financière dans l'UE», ajoutent-elles. Seulement un quart des sinistres dus aux catastrophes liées au climat dans l'UE - tempêtes, inondations, incendies de forêts - sont en moyenne actuellement assurés et ce déficit devrait se creuser à mesure que l'impact du changement climatique augmente.
Mais dans huit pays de la zone économique européenne (Belgique, Danemark, Espagne, France, Islande, Liechtenstein, Norvège et Roumanie) ayant mis en place un système de prise en charge spécifique aux catastrophes naturelles, ce taux monte à 50%. En s'inspirant de ces différents exemples, les deux institutions proposent un système européen de réassurance public-privé visant à accroître la couverture d'assurance contre les risques de catastrophe naturelle, «en mutualisant les risques et périls privés dans toute l'UE». Ce système exploiterait les économies d'échelle et diversifierait la couverture des risques élevés au niveau européen. Il serait financé par des primes basées sur les risques provenant des (ré)assureurs ou des régimes d'assurance nationaux.
Le deuxième pilier consisterait en un fonds européen pour le financement public des catastrophes, «financé par les contributions des États membres». Ce fonds aiderait à reconstruire les infrastructures publiques à la suite de catastrophes naturelles, sous réserve que les États membres aient mis en oeuvre des mesures d'atténuation des risques avant l'événement afin de minimiser l'aléa, ajoute le texte. Pour être mises en oeuvre, ces solutions devront cependant être approuvées par les instances politiques européennes.