Vague de froid intense très précoce dans le Sud du Brésil

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 Le  Brésil, pays tropical subit dans sa moitié sud une vague de froid inhabituelle pour un mois de mai, dangereuse pour les milliers de sans-abri mais aussi les cultures. Avec 1,4°C au mercure, Brasilia (centre), capitale futuriste fondée en 1960, a enregistré jeudi la température la plus froide de son histoire, alors que l’hiver austral ne commence officiellement que fin juin.

Sur la page principale du site de l’agence météorologique Inmetro, une carte du Brésil montre toute la moitié sud colorée en orange, avec en légende la mention: «Vague de froid (danger)». Dans la ville de São Paulo, la température minimale hier à la station officielle de l'Institut national de météorologie de Mirante de Santana a atteint 6,6 ºC. Aujourd'hui, le même point de mesure indiquait 7,1 ºC. Le maximum d'hier après-midi de 12,3 ° C était le plus bas au plus haut dans la capitale de São Paulo depuis 1961. Le précédent record le plus bas était de 12,6 ° C le 17/05/1977. Depuis 1990, la ville de São Paulo n'a pas connu des notes aussi basses au mois de mai, selon les statistiques officielles. Les valeurs les plus basses entre 1990 et 2022 en mai étaient de 5,4 ºC le 19/05/1990, 6,6 ºC le 18/05/2022, 7,1 ºC le 19/05/2022, 8,0 ºC le 20/05/1999 , 8,3 ºC le 5 /30/2000, 8,5ºC le 25/5/2007, 8,7ºC le 29/5/2000 et 8,9ºC le 27/5/2004.

Dans le Minas Gerais, les stations de Belo Horizonte de Pampulha et Cercadinho ont eu leurs minimums les plus bas pour n'importe quel mois de l'année depuis le début des mesures. La station de Pampulha, qui dispose de données depuis le 10/09/2006, a enregistré 6,7ºC. Le record précédent le plus bas en 16 ans de données était de 7,2 ºC le 30 juillet 2021. La station de Cercadinho, avec des données depuis le 26/12/2013, avait un minimum de 4,4 ºC qui a atteint 5,7 ºC le 7/7/2019. La station conventionnelle, avec une série de données plus longue que les automatiques de Cercadinho et Pampulha, avec 7,6 ºC, a eu le minimum le plus bas en mai depuis les 7,5 ºC du 20 mai 1977. Belo Horizonte, ainsi, comme Brasília, a eu le plus intense froid en mai en 45 ans. L'Institut national de météorologie a enregistré un froid de 5,6 ºC plus tôt dans la journée à Goiânia, Goiás. Selon le Centre d'information météorologique et hydrologique de l'État de Goiás (Cimehgo), la capitale de Goiás n'a pas fait face à un froid de cette ampleur au mois de mai depuis 1977, donc aussi depuis 45 ans.

Un sans-abri de 66 ans est décédé mercredi, après avoir fait un malaise dans la file d’attente d’un centre de distribution de nourriture. Selon les médias brésiliens, il avait passé la nuit dans la rue. La mairie de Sao Paulo a annoncé en début de semaine l’ouverture de 2000 places supplémentaires dans des sites d’hébergement d’urgence, portant la capacité totale à environ 17’000. Mais la capitale économique du Brésil compte près de 32’000 sans-abri, deux fois plus qu’en 2015 et 31% de plus qu’il y a trois ans, avant la pandémie de coronavirus.

Avec une température minimale autour de 12°C jeudi à Rio de Janeiro (sud-est), on est encore loin de voir une invasion de pingouins sur la plage de Copacabana, mais de nombreux cariocas ont sorti du placard les pulls épais, voire les anoraks. Dans l’État méridional de Santa Catarina, qui enregistre depuis plusieurs jours des températures inférieures à 2°C, la neige a fait le bonheur des touristes.

L’agence Inmetro a par ailleurs fait état de possibles conséquences de la vague de froid sur l’agriculture brésilienne, dans un pays considéré comme l’un des greniers de la planète. Le communiqué d’Inmetro évoque notamment des risques de gel menaçant les cultures maraîchères, mais aussi les récoltes de maïs ou de canne à sucre.