L’Islande a relevé, son niveau d’alerte éruption pour le volcan Grimsvötn, le plus actif du pays, après la détection, dans la matinée, de séismes à proximité.
Situé dans une zone inhabitée et inaccessible du centre de l’Islande, sous un immense glacier, le Grimsvötn – 1719 mètres d’altitude – était déjà sous surveillance du fait d’une crue liée à la rupture d’un lac glaciaire, susceptible de déclencher une éruption.
Le niveau d’alerte a été relevé à «orange» au lieu de «jaune», en raison d’une «activité sismique élevée», a indiqué l’Office météorologique d’Islande (IMO). Destiné à l’aviation pour signaler le risque éruptif, le code couleur attribué au Grimsvötn signifie que le volcan «montre une activité accrue, avec une probabilité plus élevée d’éruption», selon l’échelle définie par l’IMO. Plusieurs séismes, atteignant jusqu’à 3,6 de magnitude, ont été enregistrés lundi matin par les autorités.
Le code rouge indique, lui, qu’une éruption est considérée comme imminente, avec une émission probablement significative de cendres nuisibles au trafic aérien, ou alors qu’une éruption problématique pour l’aviation est en cours.
Si, ces deux derniers jours, l’activité sismique du volcan s’est intensifiée, aucune secousse suivie d’une remontée de magma souterrain (un «trémor», en volcanologie) n’a été détectée pour l’heure, souligne l’IMO. «Cette activité sismique est peut-être due à la diminution de la pression au-dessus du volcan, puisque les eaux de la crue ont quitté le lac sous-glaciaire du Grimsvötn.»Phénomène naturel brutal connu sous le nom de «jökulhlaup», cette tumultueuse coulée d’eau, née il y a une dizaine de jours, a atteint son débit maximal dimanche matin. La baisse de pression sur le volcan, entraînée par l’écoulement de millions de tonnes d’eau, peut déclencher une éruption, comme ce fut le cas en 2004, mais également en 1934 et 1922.
Il y a dix ans, lors du dernier gros accès de colère du volcan, un nuage de cendre avait entraîné des petites perturbations du trafic aérien, avec environ 900 vols annulés, sans commune mesure toutefois avec l’Eyjafjallajökull (100’000 vols annulés et dix millions de passagers bloqués), en 2010.