Cela fait plus de trente-deux ans que le mont Spurr, à seulement 120 kilomètres de la grande ville d'Anchorage (États-Unis) n'est pas entré en éruption, le volcan montre désormais des signes de réveil.
Plus tôt ce mois-ci, l'Observatoire volcanologique de l'Alaska (OVA) a relevé le niveau d'alerte du volcan Spurr pour la première fois depuis deux décennies (la dernière fois remontant à 2004, année où aucune éruption n'avait finalement eu lieu).
Plus de la moitié de la population de l'État vit dans la région d'Anchorage, et le transport de fret aérien y est particulièrement important. Chaque fois qu'un volcan proche d'un centre aussi vital commence à s'agiter, il est temps dy prêter attention. Là, c'est le moment. Le communiqué de presse de l'OVA sur le mont Spurr indique que depuis avril de cette année, le nombre de tremblements de terre enregistrés sur le volcan a augmenté progressivement.
Des images satellites ont enregistré des déformations et de la vapeur au sommet du volcan. Dès lors, cela pourrait être lié à un afflux potentiel de magma ou d'autres fluides à quelques kilomètres sous le volcan.
De nombreux signes sont similaires à ceux observés juste avant son dernier réveil en 1992. Cette année-là, l'éruption avait un indice d'explosivité volcanique (VEI) estimé à 4 (important mais pas énorme). La principale conséquence avait été une retombée de 3 à 5 millimètres de cendres sur Anchorage, envoyant des aérosols volcaniques –particules formées par condensation de gaz volcaniques– à plus de 19.000 mètres dans l'atmosphère.
Celles-ci représentent un danger majeur pour les populations vivant à proximité du volcan (effondrement des toitures, pollution des réseaux d'eau et d'assainissement, inhalation des particules fines). Plus près du volcan, les éruptions ont produit des coulées pyroclastiques (mélange de gaz, vapeur d'eau et débris volcaniques à haute température), des lahars (coulées de boue) et de nombreuses bombes volcaniques (fragments de lave) projetées jusqu'à 10 kilomètres. Un tel événement a également un retentissement économique conséquent, notamment à cause de l'impact des cendres sur le trafic aérien mis à l'arrêt.
Bien que tous les signes énumérés plus haut indiquent que quelque chose est clairement en train de se produire, il peut être très délicat d'informer la population, selon John Eichelberger, professeur en volcanologie: l'interprétation des observations est très nuancée, incertaine, et il est difficile d'exprimer cela de manière simple. Toutefois, expliquer clairement le risque potentiel –et ses conséquences– aidera toutes les personnes, agences et entreprises à prendre de meilleures décisions en cas d'éruption, affirme-t-il.