12/03 : Du magma frais s’est infiltré dans la croûte terrestre sous le mont Spurr en Alaska, à 120 km à l’ouest d’Anchorage, augmentant la probabilité d’une éruption dans un avenir proche, ont déclaré des responsables gouvernementaux.
Au cours de la semaine écoulée, l’Observatoire des volcans de l’Alaska a mesuré une activité volcanique « considérablement élevée », avec des fissures de gaz nouvellement réactivées, ou fumerolles, observées au sommet du cratère du mont Spurr. L’augmentation de l’activité sismique et la déformation du sol se poursuivent également, selon l’United States Geological Survey.
« Nous ne pouvons pas attribuer de calendrier exact pour le moment où une éruption se produira, le cas échéant, mais l’augmentation des émissions de gaz enregistrée le 7 mars suggère qu’une éruption pourrait se produire dans les prochaines semaines ou les prochains mois », a déclaré l’USGS dans un communiqué de presse.
L’agence USGS a déclaré qu’un événement similaire est probable cette fois-ci, mais prévoit que l’augmentation de l’activité sismique, des émissions de gaz et du réchauffement de surface fournira « des jours à des semaines d’avertissement supplémentaire » avant toute éruption possible.
19/02 : La dernière fois que le mont Spurr s’est réveillé, en 1992, le nuage de fumée et de cendres qu’il a dégagé a paralysé Anchorage pendant plusieurs jours. Un homme est mort d’une crise cardiaque en tentant de repousser les cendres devant chez lui. En 1953, une éruption semblable avait fait de gros dégâts dans les rues de la ville la plus peuplée d’Alaska. Plusieurs centimètres de cendres s’étaient déposés partout dans la ville.
Ces derniers mois, l'activité sismique sous ce volcan fait craindre aux scientifiques un scénario similaire. En effet, le dernier rapport de l’Institut d’études géologiques des États-Unis (USGS) indique que "de nombreux petits séismes volcaniques ont été détectés" sous le mont Spurr. Ces tremblements de terre ont lieu sur le flanc nord du volcan. Si, pour le moment, aucune autre activité suspecte ne semble avoir lieu, les spécialistes le surveillent de très près.
D’autant que le mont Spurr, qui culmine à 3 370 mètres de haut, n’est qu’à 130 kilomètres d’Anchorage. Les probabilités d’éruption sont désormais de 50%.
Les séismes ne sont pas les seuls points inquiétants. La surface du volcan gonfle et les GPS mesurent un mouvement d’écartement de plus de 6 centimètres. La glace et la neige ont commencé à fondre au sommet du mont Spurr, ce qui indique clairement qu’il se passe quelque chose. Des signes observés de très près par les spécialistes depuis près de dix mois et les premiers signes d’activité sismique.
Mais l’alerte volcanique n’est pas encore donnée. Les volcanologues ne sauteraient le pas que si les courts tremblements de terre se transformaient en secousses intenses et longues de plusieurs minutes. Pour cela, ils s’appuient sur les onze stations de mesure sismiques qui entourent le mont Spurr.
Dans son dernier rapport, le USGS indique que des changements dans l’activité sismique, une déformation du sol et des lacs au sommet du mont, ainsi que l’apparition de fumerolles se feraient visibles si le magma était en train de monter vers la surface. D’où la nécessité de surveiller le volcan de près pour ne rater aucun signe.