La Station spatiale internationale (ISS) est en passe de mettre une nouvelle corde à son arc. Lors de la présentation de ses vœux à la presse, Jean-Jacques Dordain, le directeur général de l'Agence spatiale européenne (ESA) a révélé qu'un appel d'offres a été lancé en novembre dernier à destination des climatologues en vue d'élargir les applications de l'ISS et notamment du laboratoire européen Columbus, en service depuis bientôt deux ans.
Jusqu'à présent, les expérimentations scientifiques réalisées à bord de la station ont tourné essentiellement autour de l'étude des effets de la microgravité sur les organismes vivants, en particulier le corps humain, et le comportement de certains fluides. Mais ce gigantesque Meccano orbital, aussi grand qu'un terrain de football, qui gravite à seulement 350 kilomètres au-dessus de nos têtes, représente un poste d'observation privilégié de la Terre et de son climat. L'orbite de l'ISS couvre, en effet, une large bande comprise entre 51° de latitude nord et 51° de latitude sud, soit l'ensemble de la zone équatoriale et des régions tropicales et tempérées des deux hémisphères, théâtres de nombreux phénomènes climatiques comme la mousson ou le courant El Nino.
Les scientifiques ne s'y sont visiblement pas trompés : «À quelques jours de la clôture de l'appel d'offres, nous avons reçu dix-sept propositions intéressantes», s'est félicité M. Dordain en précisant que l'ESA est d'ores et déjà «l'agence spatiale qui fait certainement le plus d'efforts» pour réunir des données sur le changement climatique, grâce à ses satellites Envisat, Smos, Goce et bientôt Cryosat 2, qui sera lancé fin février.
Source: ESA