L'épais manteau neigeux qui a recouvert les différentes régions russes va commencer à fondre dès le début d’avril. Le ministère des Situations d’urgence a mis en garde les autorités : une vingtaine de régions russes pourrait se retrouver sous l’eau à cause de l'importance des crues. Durant l'hiver 2012/2013, la Russie a connu le deuxième hiver le plus enneigé de son histoire depuis le commencement des mesures météorologiques il y a 150 ans.
A Moscou, les services de la voirie sont déjà en état d’alerte. Selon les services météorologiques de la capitale, la couverture neigeuse atteignait en moyenne 327 centimètres à Moscou le dernier jour de mars, ce qui représente un tiers du taux de précipitations moyen sur la saison. La situation est compliquée par la fait que cette neige est tombée juste avant le dégel, attendu dès le début d’avril.
Les services municipaux réfléchissent à des moyens efficaces d’évacuer cette neige et de la recycler. Car sinon dans le cas inverse c'est dans les rues de Moscou que nous pourrions observer des crues. Depuis le début des années 2000, la neige est évacuée vers des centres de fonte à Moscou. Il y en a plus de 200 dans la ville. Ces centres peuvent faire fondre jusqu’à 550.000 tonnes de neige en 24 heures. L'eau de la neige fondue arrive ensuite dans les réservoirs municipaux. Selon les estimations des météorologues, 410 millions à 570 millions de litres d’eau devraient arriver vers ces réservoirs. Pour faire fondre une telle quantité d’eau, l’équipement des services municipaux devrait travailler sans répit pendant 48 jours d’affilée.
Dans la région de la Volga, où les températures devraient devenir positives dès cette semaine, les pics des crues sont attendus d’ici quelques jours. Cependant, les inondations pourraient être évitées, si la fonte des neiges est lente.
Certains secteurs du sud de la Russie sont d'ailleurs déjà inondés. C’est la région où les précipitations étaient le moins intensives pendant l’hiver qui se retrouve actuellement recouverte d’eau. La situation d’urgence a été déclarée dans la région de Rostov, près des côtes de la mer d’Azov. En tout 15 villages et communes ont été inondées et 500 personnes évacuées.
Les inondations dans cette région sont assez fréquentes et ne sont pas liées uniquement au dégel du début de printemps ou aux intempéries. Un vent fort a fait monter le niveau de l’eau dans la mer et dans l’estuaire du fleuve Don ce qui a provoqué sa crue.
Le dégel arrivera fin d’avril dans l’Oural et en Sibérie. Sur les grands fleuves de l’Oural, les autorités locales font exploser la calotte de glace pour la ramollir et désengorger ainsi le lit du fleuve. Cette méthode permet d’augmenter le débit de l’eau et éviter que les ponts soient emportés.
Dans la région de Novossibirsk, la crue de l’Ob risque d’inonder une dizaine de communes où habitent près de 20.000 habitants. Les autorités locales qui ont déjà reçu 2,2 millions de roubles destinés à mettre en place des mesures de prévention des crues, sont en train d’évacuer la neige et de nettoyer les égouts.
Quant au Nord de l’Extrême-Orient, les météorologues prévoient l’arrivée du printemps dans ces régions au plus tôt à la mi-avril.
Dès le début d’avril, les températures seront positives jour et nuit dans la plupart des régions du centre de la Russie . La fonte des neiges risque donc d’être rapide, car elle aura lieu 24 heures par jour.
Source : Itar-Tass