Un séisme de magnitude 5,8 sur l’échelle de Richter, survenu à 8h25 heure française aux Açores, à 2000 km au sud-ouest des côtes françaises, qui a généré un mini-tsunami qui a donné lieu à l'émission d'une alerte jaune au tsunami sur le littoral de la Gironde. Ce séisme s'est produit à 10 km de profondeur selon le Laboratoire de détection et de géophysique du CEA (Commissariat à l’énergie atomique), qui abrite le Centre d’alerte aux tsunamis pour l’Atlantique nord-est et la Méditerranée occidentale à Bruyères-le-Châtel, en région parisienne.
Opérationnel depuis le 1er juillet 2012, le Centre d’alerte aux tsunamis a pour mission d’informer au plus vite les autorités en cas de séisme sous-marin d’une magnitude supérieure à 5,5 dans l’Atlantique. Le ministère de l’Intérieur a été prévenu dans le quart d’heure. Quelques minutes plus tard, les scientifiques ont pu vérifier que le tsunami ne dépasserait pas quelques centimètres à son arrivée sur les côtes françaises.
Il n’a effectivement provoqué aucun dégât. Mais même minime, un tsunami peut être perceptible. Le volume d’eau déplacé et l’énergie qui l’accompagne sont bien supérieurs à ceux d’une vague normale. Car le tsunami est une vague dont la longueur d’onde peut atteindre plusieurs centaines de kilomètres. La houle, elle, ne dépasse pas quelques dizaines de mètres. Arrivé sur la côte, le tsunami est donc poussé par une masse d’eau qui peut le faire s’engouffrer à l’intérieur des terres.
Dans le cas d’espèce, c’est un simple message d’information que le Centre d’alerte des tsunamis a émis, un événement classé « jaune ». Le stade suivant, « orange », correspondrait à un séisme susceptible d’engendrer des dommages à l’échelle d’un département français. L’alerte « rouge » est réservée à des événements majeurs, qui toucheraient l’ensemble d’un bassin, méditerranéen ou atlantique. C’est typiquement le cas du tsunami qui a ravagé les côtes de l’Indonésie et d’autres pays riverains de l’océan Indien le 26 décembre 2004. C’est d’ailleurs à la suite de ce drame qu’une réflexion a été lancée en France sur un système d’alerte aux tsunamis.
Les tsunamis en Atlantique peuvent être provoqués par des séismes qui ont lieu soit aux Açores, soit aux Antilles. Les conséquences sont potentiellement supérieures pour les côtes métropolitaines dans le cas d’un séisme aux Açores, car l’origine est plus proche. Un tsunami provoqué par un séisme aux Antilles devra traverser l’Atlantique. L’impact sera donc faible.
Le séisme et le tsunami qui ont ravagé Lisbonne le 1er novembre 1755 sont ainsi réputés s’être produits au long de la faille Açores – Gibraltar, qui est toujours active. Il s’agissait d’un tsunami majeur à l’échelle de l’Atlantique nord. Il a été mesuré jusque sur les côtes nord-américaines. Selon une étude anglaise, un autre danger en provenance des Canaries guette les côtes européennes. Il prendrait corps en cas d’effondrement majeur dans la mer du volcan Cumbre Vieja, à La Palma. Mais cette hypothèse suscite le scepticisme d’une large partie de la communauté scientifique.
Source : CEA, Sud-Ouest