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ALERTES EN COURS

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  • 11 au 20/11 :alerte cyclonique (Man-Yi) pour Guam, le Nord des Philippines, le Sud de la Chine et l'Est du Vietnam

La désertification ne touche pas seulement les zones arides et sèches. Il y a aussi des déserts balayés par la pluie et la neige. C'est le cas de l'Islande. Dans ce pays, situé juste au-dessous du cercle polaire mais placé sous l'influence du Gulf Stream, les précipitations sont à certains endroits extrêmement abondantes : 2 000 mm par an sur les côtes et dans les plaines et 500 mm par an dans l'intérieur du pays. A titre de comparaison, la hauteur moyenne des pluies est de 1 110 mm par an à Brest.

Et pourtant, malgré cette pluviométrie élevée, depuis plus d'un millénaire, les sables ne cessent de gagner du terrain en Islande. On estime qu'ils recouvrent aujourd'hui plus de 20 000 km2 - une étendue un peu plus vaste que la Basse-Normandie - sur cette île de 120 000 habitants, grande comme un cinquième de la France.

L'Islande avait jadis des paysages plus verdoyants. L'étude des pollens fossiles et des sols a en effet confirmé les témoignages des chroniques anciennes et des sagas. Avant l'arrivée des Vikings au IXe siècle, les prairies recouvraient l'intérieur du pays tandis que les forêts de bouleaux et de saules occupaient les régions côtières. Depuis cette époque, la surface désertique a été multipliée par deux. A défaut de dunes, c'est là que l'on trouve les plus grandes mers de sable du monde.

L'élevage du mouton et la déforestation ont été dès le départ les deux causes premières de la désertification. En broutant la maigre végétation des sols islandais, les ovins ont détruit les sols particulièrement fragiles. Et les forêts ne représentent plus aujourd'hui que 1 % du territoire.

L'impact de l'activité humaine n'est pas seul en cause. Il a été amplifié par des conditions naturelles exceptionnelles. Dans l'étude qu'il vient de publier, Olafur Aralds, pédologue de l'Institut de recherche agricole islandais, montre que les déserts de sable sont concentrés le long de la dorsale médio-atlantique qui traverse l'île du nord au sud (c'est le seul exemple d'une faille océanique affleurant sur terre). Les éruptions sont nombreuses dans la région et elles produisent de grandes quantités de téphras (cendres, poussières ou laves), à l'origine des sables basaltiques à la couleur rouille caractéristique.

Les vents puissants charrient beaucoup de sables. Mais ce ne sont pas les seuls phénomènes à l'origine de l'extension des déserts. En Islande, il arrive que les lacs ou les immenses réservoirs abrités sous les calottes des glaciers se déversent brutalement. Il se produit alors ce que l'on appelle un jokulhlaup, terme islandais passé dans le vocabulaire des géophysiciens du monde entier. Les quantités de sédiments charriés lors de ces épisodes peuvent être considérables. En 1996, l'éruption d'un volcan situé sous le Vatnajökul (8 300 km2 ), le plus grand glacier de l'île, provoqua pendant une journée la formation d'une crue glaciaire dont le débit moyen (30 000 m³/seconde) était comparable à celui de l'Amazone. "Mais ces crues ne sont pas forcément provoquées par une éruption, elles peuvent se produire aussi quand la pression de l'eau est plus forte que la résistance de la glace", note Samuel Etienne, du laboratoire de géographie physique (CNRS-Meudon) qui a été témoin d'un tel phénomène en 1999. Il étudiait alors l'altération que les champignons font subir au basalte, contribuant ainsi eux aussi à la production de sables.

Les pouvoirs publics locaux ont très tôt pris conscience de la gravité de la situation. C'est en Islande, en 1907, qu'a été créé le premier organisme au monde chargé de lutter contre la désertification, le Rannsoknastofnun landbunadarins ou Rala (le service de la conservation des sols). Le terme désertification n'a d'ailleurs été inventé qu'en 1949 par un chercheur français spécialiste de l'Afrique tropicale. Face à des phénomènes naturels aussi grandioses, il semble que les mesures prises soient restées très modestes. "La désertification continue. Même si le pâturage des moutons a été réduit depuis une vingtaine d'années, il n'a pas encore été absolument interdit dans les zones où il aurait dû l'être", déplore Olafur Arnalds qui est en train de cartographier l'avancée des déserts de sable. Un nouveau programme de conservation des sols devrait entrer en vigueur en 2003. Il prévoit une réduction sensible de l'élevage des ovins.

Source : CNRS

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